Nur das Leben könnt ihr mir nehmen - Vous ne pouvez me prendre rien d'autre que la vie

Des silhouettes couraient dans tous les sens, les huttes de chaume brûlaient. Emmanuel Wayindama fut capturé. « Qui êtes-vous ? Faites-vous partie de l'école missionnaire ? Vous êtes étudiant ? Pasteur ? » « Pasteur ». « Pire encore ! » Les coups pleuvaient. En sang, Wayindama tomba à genoux. Le chef cria : « Tu sais que je peux te tuer » ?

Image Emanuel Wayindama

Emmanuel Wayindama,
Pastor in Zaire (Foto: AIMM).

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Emmanuel Wayindama et sa famille ont entendu des cris d'excitation au loin et ils ont vu des silhouettes sombres courir partout en mettant le feu aux huttes de chaume. Le pasteur Wayindama était venu à Kandala à l'automne 1963 pour enseigner au Séminaire Biblique Mennonite. Lorsque des Congolais ont été recherchés pour la faculté de Kandala, le choix s'est naturellement porté sur Emmanuel Wayindama, lui-même ancien élève de l'école. En raison de conflits intertribaux, l'école avait été déplacée de Kalonda à Kandala. Mais des troubles couvaient également dans cette région, les missions étant souvent la cible d'attaques. En cette nuit violente de janvier 1964, des stations missionnaires catholiques et protestantes ont été attaquées tout au long de la rivière Kwilu.

Lorsque les rebelles ont atteint la petite maison au toit de chaume du pasteur Wayindama, sa femme et sa famille ont réussi à s'échapper dans l'obscurité, mais le pasteur a été capturé. « Et qui êtes-vous ? » lui demandèrent-ils. « Appartenez-vous aussi à cette école d'étrangers que les missionnaires ont amenés ici à Kandala ? » « Oui, je suis professeur ici. » « Vous n'êtes donc pas étudiant ? Alors vous êtes pasteur? » « Oui, je le suis. » « C'est encore pire ! » Dès lors, l'interrogatoire fut accompagné d'une grêle de coups - des coups de poing et avec des arcs de flèches en bois que portent tous les rebelles. Le pasteur Wayindama fut bientôt couvert de sang et tomba à genoux.  Le chef des rebelles lui a alors crié au visage : « Tu sais que je peux te tuer ici et maintenant, n'est-ce pas ? » Le pasteur Wayindama a regardé son bourreau dans les yeux et a répondu, les lèvres gonflées de sang : « Bien sûr que vous pouvez, mais c'est la seule chose que vous pouvez me faire!» Le chef des rebelles est resté sans voix. Il s'attendait tellement à ce que le pasteur se jette à ses pieds pour demander la vie sauve. Il a fixé le pasteur Wayindama du regard, puis s'est retourné et a ordonné à son équipe de se rendre ailleurs.


Du Zaïre, d'après James E. Bertsche, That’s all you can do to me, dans Global Anabaptist Mennonite Encyclopedia.