Panneau principal: Passion à Berne
De nouveaux, chasseurs d'anabaptistes apparurent, guère meilleurs que les premiers, mais plus prudents et plus rusés. Dans le plus grand silence, ils ont attaqué.
Les prisonniers battus et bafoués gisaient dans la tour de Trachselwald, les pieds enchainés dans de lourdes chaînes, sans paille, sans couvertures, sur le sol nu avec de l'eau et du pain. Les femmes pleuraient, les hommes battus gémissaient, mais au lever du jour, dame Anna s’est mise à chanter : « Mein Harpfen ist mir zerbrochen » (Ma harpe s’est brisée).
Que ce chant anabaptiste lui ait donné une nouvelle force, semblait étrange et c’était à la fois réconfortant d’entendre retentir de toutes les chambres, les voix de ses compagnons de cellule et se joindre à la sienne, tant et si bien que toute la tour résonnait de ce chant qui se transforma en un puissant choral.
Walter Laedrach
1938, Maison d'édition Eugen Rentsch Erlenbach
Plus d'informations:
Un roman anabaptiste sur le maire Johann Friedrich Willading
Le roman anabaptiste "Passion à Berne" décrit la vie, les amours et les souffrances de la famille Flückiger et de ses amis, avec de nombreuses conversations entre huissiers, pasteurs et anabaptistes. L'histoire de la famille est utilisée pour décrire la chasse aux anabaptistes, l'emprisonnement, la déportation et la mort de nombreux anabaptistes. Anna Flückiger, sa fille Vreneli et son grand amour Peter Hertig sont au centre des événements.
Anna est emmenée par les chasseurs d'anabaptistes et amenée à Trachselwald.
Les prisonniers battus et bafoués gisaient dans la tour de Trachselwald, les pieds enchainés dans de lourdes chaînes, sans paille, sans couvertures, sur le sol nu avec de l'eau et du pain. Les femmes pleuraient, les hommes battus gémissaient, mais au lever du jour, dame Anna s’est mise à chanter:
Ma harpe est brisée
Alors que j’aimerais chanter
L’affliction m'a brisée
Et cela ne résonne plus
Mais à qui puis-je adresser ma plainte
Si ce n’est au bon Dieu,
Il ne me laisse pas désespérer
Il me soutient dans toute détresse
Mein Harpfen ist mir zerbrochen
Wann ich schon singen will,
Das Trübsal hat mich troffen,
Dass es nicht klingen
Wem soll ich’s aber klagen
Dann meinem lieben Gott,
Der lässt mich nicht verzagen,
Er hilft aus aller Not.
Que ce chant anabaptiste lui ait donné une nouvelle force, semblait étrange et c’était à la fois réconfortant d’entendre retentir de toutes les chambres, les voix de ses compagnons de cellule et se joindre à la sienne, tant et si bien que toute la tour résonnait de ce chant qui se transforma en un puissant choral. (…) Un gardien apparut alors dans la tour et fit taire les prisonniers proférant de gros mots.
"Avec vos maudits braillements, vous allez me réveiller l'huissier et si j'entends encore un bruit, je vous frapperai à tel point que vous serez enterrés dans le trou des anabaptistes. C’est quand vous voulez, vous n’aurez alors plus besoin de marcher jusqu'à Berne !
La première cellule dans laquelle la brute était entrée se tut.
"N'était-ce pas le Peter Hertig et le Lüthi de Neunegg qui se sont arrêtés de chanter", a demandé Luzia Wyman à sa consœur.
"Oh mon Dieu, mon Père", gémit dame Anna, "Peter est donc aussi prisonnier maintenant?" [1]